Soutien du CEPEL à Alexandre Dézé

Le CEPEL apporte son soutien à Alexandre Dézé suite à une plainte de l’IFOP (Institut français d’opinion publique) à son encontre.

Message de Alexandre Dézé :

L’IFOP TENTE DE FAIRE TAIRE LES UNIVERSITAIRES

Il y a quelques semaines, alors que je m’apprêtais à publier mon livre « 10 Leçons sur les sondages politiques » chez De Boeck, j’ai appris par recommandé que je faisais l’objet d’une plainte pour diffamation de la part de l’IFOP pour les propos suivants, tenus dans Le Monde du 11 septembre 2020, à propos d’une enquête de l’institut de sondages portant notamment sur le rapport des musulmans aux attentats de Charlie Hebdo : « Avec un échantillon aussi faible, de 515 personnes, ce sondage n’a aucune valeur et ses conclusions sont discutables. La faiblesse méthodologique est délirante et en même temps il y a une croyance indéboulonnable que ces sondages sont de la science ».  
Je cherche encore ce que ces propos peuvent bien avoir de diffamatoires. Je peux par ailleurs en démontrer le bienfondé. Mais là n’est peut-être pas l’essentiel. Depuis près d’un demi-siècle, politistes, sociologues, statisticiens ont livré d’abondantes critiques sur les sondages d’opinion pour en souligner les faiblesses méthodologiques et le caractère pseudoscientifique. Mes propos ne faisaient finalement que faire écho à ces critiques, que les sondeurs connaissent bien par ailleurs. Mais il faut croire que l’IFOP ou certains de ses responsables ne supportent plus la contradiction. Pourtant, les instituts de sondages sont réputés participer du « bon » fonctionnement de la démocratie, et non chercher à la museler. Il s’agit donc plus largement d’une atteinte à la liberté d’expression et aux libertés académiques, doublée de ce qui s’assimile à une procédure bâillon, comme ce fût le cas autrefois pour Alain Garrigou, poursuivi à l’époque par Fiducial, entreprise associée à l’IFOP.  

J’ai demandé la protection fonctionnelle de mon Université et ai dû prendre un avocat. Et compte me battre contre cette tentative odieuse de faire taire un universitaire.