Séance 4 du séminaire actualité de la recherche jeunes chercheur.es du CEPEL – 9 février 2024

Dans le cadre du séminaire « Actualité de la Recherche en Sciences Sociale du CEPEL » , nous avons le plaisir de vous inviter pour le quatrième séminaire de l’année 2023-2024 :

Le 9 février, de 14h à 16h en salle Linz du Bâtiment 3 de la faculté de Droit et de Science Politique de l’Université de Montpellier, où nous recevrons :

Anaïs Theviot, Maîtresse de Conférences à l’Université Catholique de l’Ouest (en distanciel), et Guillaume Marrel, Professeur des Universités à l’Université d’Avignon., pour la présentation de leurs contributions à l’ouvrage collectif :

Gouverner par les données ? Pour une sociologie politique du numérique, coordonné par Anaïs Theviot et paru en 2023 aux éditions de l’ENS.

La séance sera discutée par Jean-Yves Dormagen, Professeur des Universités, Université de Montpellier, et Tiffany Matias, Docteure en Science politique.

Résumé :

Cet ouvrage est une invitation à entrer dans la boîte noire des algorithmes, non pas d’un point de vue technique, mais de sociologie politique. La multiplication des données disponibles en ligne, couplée au progrès de l’intelligence artificielle, ont-ils des effets sur les manières de gouverner ? Les algorithmes peuvent-ils « prédire » les comportements des citoyens ? Comment sont fabriqués ces algorithmes, dits prédictifs, et par qui ? Sont-ils neutres et objectifs ? Quels sont les enjeux sociaux, éthiques et politiques, liés à l’exploitation des données ? Et quelles sont les stratégies commerciales et marchandes à l’œuvre ? Peut-on encore protéger nos données ?

Derrière l’exploitation des données, il y a bien des visions du monde. Il s’agit alors de penser l’algorithme comme un objet politique et social, produit par des acteurs et issu de commandes privées et désormais aussi publiques. Ces lignes de codes et de calculs complexes ne peuvent être dissociées de leurs conditions de production : elles sont encastrées dans un ensemble organisationnel et professionnel spécifique et portées par des intentions et volontés politiques.

À travers une série d’études de cas et l’apport d’enquêtes empiriques poussées et inédites, ce volume permet de saisir en contexte comment sont utilisées nos données et quelles sont les influences possibles sur les modes de gouvernance et les prises de décision. La force de cet ouvrage, à la croisée de la sociologie économique, du droit, des sciences politiques et de l’informatique, est de poser les bases d’une sociologie politique des données et du numérique, visant à dépasser et déconstruire les mythes et les croyances véhiculées par le big data.