Les festivals en Guadeloupe

Une démarche globale

Outre le contexte historique et sanitaire, la demande conjointe de la DAC de Guadeloupe et du Conseil Régional de Guadeloupe intervient dans un moment crucial pour l’observation du secteur festival qui renforce l’opportunité d’une collaboration avec le CNRS.

Suite à la publication des premiers résultats de la recherche SoFest!, notre équipe du CNRS (Aurélien Djakouane et Emmanuel Négrier) a été associée à la mise en œuvre des États Généraux des Festivals (EGF), promus par le ministère de la Culture en octobre dernier 2020.

Fin 2020, ce dernier nous a missionné pour étendre nos analyses à l’ensemble des festivals de secteurs artistiques jusque-là non pris en compte dans notre recherche : arts visuels, cinéma, littérature, conte, arts de la rue, etc. Dès février, notre équipe a diffusé un questionnaire portant sur les indicateurs d’activités (économie, ressources humaines, programmation, etc.) des festivals en intégrant des questions sur le développement durable et l’impact de la situation sanitaire.

En juin 2021, la ministre a officiellement conforté la mission de préfiguration d’un dispositif d’observation des festivals (dof) susceptible de fédérer toutes les initiatives locales et d’inciter à la convergence des méthodes et la pérennisation des indicateurs et autour du tandem CNRS-France festivals.

Pour rappel, la recherche SoFest! (190 festivals) et son extension par la mise en place du dispositif d’observation des festivals (1400 festivals) offre une somme de connaissances inédites qui serviront de cadre comparatif à toutes études ultérieures.

*SoFest ! décrit l’empreinte sociale et territoriale des festivals, soit leur impact social, économique, artistique et culturel.

Cette recherche comportait six volets dont des résultats sont disponibles ici :

https://www.francefestivals.com/

  1. les publics des festivals : 26000 questionnaires traités
  2. les indicateurs socio-économiques des festivals : 184 structures
  3. les bénévoles, 3500 questionnaires traités
  4. les partenariats d’intérêt général des festivals
  5. la communication sociale des festivals, 200 événements analysés
  6. une estimation des pertes économiques, sociales et artistiques liées aux annulations de 2020

L’ensemble des résultats est à paraitre en novembre 2021 : A. Djakouane, E. Négrier, Festivals, territoires et société, Paris, DEPS/Presses de Science Po, coll. « Questions de culture ».

*Dispositif d’Observation des Festivals (dof) a permis en 2021, de produire une première typologie des festivals à partir d’un échantillon de 1400 festivals.

Il s’appuie sur un questionnaire en ligne (remplissage environ 20 minutes) diffusé à l’ensemble du secteur festivalier (spectacle vivant, cinéma, arts visuels, littérature). Ce questionnaire produit plus de 450 indicateurs sur l’activité des festivals : organisation, offre, partenariats, budgets, ressources, actions en matière de développement durable, activité pendant la crise sanitaire…).

Ce premier travaille a produit :

  1. Une typologie de 7 familles de festivals illustrant la diversité du secteur, au-delà des domaines artistiques.
  2. Une analyse étendue de l’activité des festivals : économie, ressourceshumaines, programmation, médiation, partenariat, etc.
  3. Une analyse des effets de la crise sanitaire
  4. Une analyse des actions en faveur du développement durable et solidaire

Motivations scientifiques du partenariat

Malgré l’extension thématique et territorial de nos travaux, l’observation de la réalité festivalière dans les territoires d’outremer restent un point aveugle de nos

recherches. Nous savons pourtant l’intérêt d’observer la singularité des territoires ultramarins comme nous avons déjà pu le faire sur l’île de la Réunion en 2014 (A. Djakouane,Une Réunion de publics.Un festival et une saisonen outremer, Nanterre, PressesUniversitaires de Paris Nanterre, 2018). Ce travail monographique, à l’échelle d’une saison et d’un festival, a permis de pointer les caractéristiques économiques, sociologiques et anthropologiques du fait festivalier sur l’île. Mais aussi de produire une méthode de travail capable de rendre comparable les dynamiques et les pratiques culturelles de l’île avec celles observée à l’échelle de l’hexagone. Chaque territoire ultramarin nécessite une adaptation spécifique.

Pour notre équipe de recherche, l’enjeu d’une collaboration scientifique avec le Conseil Régional et la DAC du ministère de la culture de Guadeloupe repose sur quatre motivations :

  1. Produire une observation inédite et complète de l’écosystème festivalier à l’échelle de l’archipel : économie, organisation, retombées, contribution à la vie artistique, publics…
  2. Affiner nos outils de recherche pour les rendre opératoires en Guadeloupe.
  3. Construire une comparaison qui précise ce que le fait festivalier à de commun et de singulier avec le reste du monde festivalier tel qu’observé dans l’hexagone.
  4. Décrire plus finement encore le phénomène anthropologique que constitue la participation à un festival, et la contribution des festivals à la vie économique, sociale et culturelle. Et de diffuser ces connaissances auprès d’un large public.